ÉDITO
Un autre sujet d'importance que celui traité lors de cette septième conférence d'Omnes, qui a tenté de tirer les enseignements et d'établir des prospectives de l'aérien français, face au phénomène du low-cost européen, après son inexorable montée en puissance lors de ces 15 dernières années.
A l'origine du concept, la compagnie américain Southwest, qui appliqua les bases d'un modèle spartiate (desserte d'aéroports secondaires, flotte homogène, classe unique, absence de service comme de correspondance avec une vente de billets en direct).
La longévité de ses succès économiques n'a d'ailleurs jamais été démentie depuis le début des années 70. Si la variété des modèles aériens low-cost s'est étoffée au fur et à mesure, les offres low-cost ont colonisé les secteurs les plus variés de l'économie. La stagnation, voire la baisse du pouvoir d'achat n'ont pu qu'accélérer le plébiscite de clients, qui par nécessité ou conviction consomment low-cost et pérennisent ainsi une demande devenue aujourd'hui irréversible.

Emmanuel Combe
Professeur d'Economie à l'Université Paris I et depuis peu, Vice-président de l'Autorité de la concurrence, il a participé à la rédaction du rapport « Le low-cost : un levier pour le pouvoir d'achat » remis au ministre Luc Chatel. A ce titre, il nous a fait partager ses convictions et ses conclusions sur ce modèle de consommation qui change entièrement les contours du marché, se recentrant sur la demande au détriment de l'offre. Fort de ses 44 % de sièges offerts sur le trafic européen, le low-cost n'est plus un artifice. Après avoir évoqué douze leviers de baisse des coûts, il identifiera trois stratégies offensives pour notre groupe, sachant que selon lui, le pire serait d'en sous-estimer la menace.

Emmanuel Jahan
Conseiller en relations internationales à Air France, il travaille à Bruxelles auprès des instances européennes, afin que les futurs textes de lois en matière de droit européen, prennent en compte les contraintes techniques spécifiques à notre industrie comme à notre groupe.
Il revient sur les récentes évolutions qui ont conduit à faire modifier après 27 ans, le règlement de la « home base » pour les navigants, avec les répercussions législatives et sociales qui en découlent.

Hervé Pierret
Ancien Président Directeur Général de Corsair, il reprend les principes fondamentaux du low-cost moyen courrier en dégroupant les parties avion, commercialisation et structure de coûts. Il identifie les pistes comme les risques à courir pour que le modèle s'applique au long-courrier, mais reste persuadé qu'à terme, de nouvelles idées influeront sur les prix et la consommation.

Gilles Bordes-Pages
Directeur des relations stratégiques Air France, il différencie le low-fare du low-cost, et rappelle que ce dernier est apparu en Europe, sous l'effet conjugué de la libéralisation du marché européen et de l'avènement d'Internet. Il analyse le particularisme français qui a conduit au choix du TGV, et révèle les réalités économiques souvent méconnues de notre principal concurrent subventionné. Mais c'est en décortiquant le business modèle de Ryanair, qu'il dévoile que son secret réside dans ses recettes et non dans ses coûts, s'insurgeant du montant des subventions versées par les collectivités locales, que l'Europe tarde à sanctionner.

Franck Mikula
Président de l'Unac, nous livre ses réactions en guise de conclusion. Il analyse cette libéralisation en Europe qui s'est traduite dans les faits, par une destruction en qualité et en quantité de l'emploi. Il stigmatise également cette course à l'adaptation sans fin, bien éloignée de la démarche fondatrice de l'Europe, qui devait conduire à l'harmonisation des conditions de travail et de vie dans le progrès ...